Les organisations à but non lucratif progressent dans la mesure de leur impact
La Fondation Rotary a reçu pour la 13e année consécutive, en décembre, la note maximale de 4 étoiles de Charity Navigator, un organisme indépendant américain d'évaluation des organisations caritatives, qui évalue la manière dont ces organisations utilisent leurs fonds, dont elles respectent les normes de transparence et de responsabilité du secteur, et la viabilité de leurs programmes.
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160,000
organisations caritatives évaluées par Charity Navigator
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449 milliards de dollars
de dons versés par des américains en faveur d'organisations caritatives américaines en 2019
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47 millions
d'heures de bénévolat annuel des membres du Rotary
La question de l’évaluation
Ces dernières années, de nombreuses organisations caritatives - notamment le Rotary - ont commencé à se concentrer davantage sur la mesure de leur impact, et Charity Navigator a pris en compte cette évolution. En 2020, l'organisme a acquis ImpactMatters, une organisation de notation qui évalue les résultats des actions des organisations caritatives. Se basant sur le travail de cet organisme, Charity Navigator mesure l'impact de milliers d'organisations.
Dans le but de mesurer l'impact des subventions de la Fondation et des autres actions du Rotary, le Rotary insiste désormais sur l'importance d'intégrer le suivi et l'évaluation dans les actions que les clubs et les districts mènent localement et dans le monde. Mais mesurer peut s’avérer difficile, car il n'existe pas de méthode unique. Pour certaines actions, des enquêtes à grande échelle sont nécessaires. Pour d'autres, l'impact peut être évalué à l'aide d'indicateurs économiques.
« La question que l'on se pose est : Est-ce une bonne utilisation des fonds ? » explique Elijah Goldberg, vice-président des évaluations chez Charity Navigator.
« Les organisations caritatives essaient de répondre à un problème. La question est de savoir si ce type d'activité particulier est efficace pour y arriver. »
Les organisations caritatives essaient de répondre à un problème. La question est de savoir si ce type d'activité particulier est efficace pour y arriver.
Elijah Goldberg,
vice-président des évaluations chez Charity Navigator
L'intérêt croissant pour ce type d'évaluation est une tentative d'appliquer les principes de la recherche universitaire au travail des organisations caritatives. « Au cours des 15 dernières années, nous avons assisté à une augmentation considérable du nombre d'évaluations sérieuses et rigoureuses des résultats du secteur caritatif menées au niveau universitaire », explique Dean Karlan, co-fondateur d'ImpactMatters et co-directeur du Global Poverty Research Lab de l'université Northwestern (États-Unis). « De nos jours, le travail de terrain pour collecter des données est plus facile ; Internet ayant radicalement réduit le coût de cette activité. Et un grand nombre d'évaluations sont faites dans le secteur caritatif. »
Une planification plus robuste pour les actions de petite envergure
L'évaluation de l'impact par des enquêtes et des analyses statistiques soigneusement élaborées est cohérente pour les initiatives de grande envergure, mais souvent peu pratique pour les plus petites. La bonne nouvelle pour les clubs est qu'il existe des moyens de recourir à des études déjà réalisées pour vérifier qu'une action planifiée est conforme aux méthodes éprouvées pour résoudre un problème donné, et pour ensuite utiliser ces résultats afin d’orienter la mesure de l'impact de votre programme.
Les fonds peuvent être bien utilisés en posant les questions fondamentales. Comment les opérations se déroulent-elles ? Fournissons-nous ce que nous avons promis ? Comment les personnes concernées le perçoivent-elles ? Recommanderaient-elles d'apporter des améliorations ? Ce type de questions permet de faire avancer les choses.
Randall Blair,
directeur adjoint chez Mathematica, cabinet de recherche de politiques sur les données
« Aux stades de la planification d'une action, vous pouvez trouver d'excellentes informations par une recherche sur Internet », déclare Randall Blair, qui, en tant que directeur adjoint chez Mathematica, un cabinet de recherche de politiques sur les données, aide des fondations et des organisations gouvernementales à déterminer les meilleurs types de programmes dans lesquels investir.
« Il suffit de choisir des mots-clés. Vous pouvez rechercher le concept général, par exemple, ‘Approches éducatives de la santé reproductive chez les jeunes’. Pour affiner la recherche, ajoutez des mots comme 'recommandations pour les législateurs’ ». Il est important d’affiner vos recherches, note-t-il, mais il existe une grande quantité de données utiles à portée de main. Ces premières recherches peuvent s'avérer payantes lorsqu'il s'agit d'évaluer un impact, car vous disposerez de plus d'informations sur les critères de référence pour votre type d’action.
Et même s'il travaille dans un domaine axé sur les statistiques, M. Blair souligne que pour les actions de petite envergure, de simples enquêtes et des entretiens de contrôle constituent un outil efficace pour mesurer leur impact. « Les fonds peuvent être bien utilisés en posant les questions fondamentales. Comment les opérations se déroulent-elles ? Fournissons-nous ce que nous avons promis ? Comment les personnes concernées le perçoivent-elles ? Recommanderaient-elles d'apporter des améliorations ? Ce type de questions permet de faire avancer les choses. »
En documentant les indicateurs de nos actions caritatives, nous obtenons une image claire des résultats. Nous apprenons à renouveler et à étendre nos succès. Et nous pouvons parler de manière plus convaincante du bien que nous faisons.
John Hewko,
secrétaire général du Rotary International
Pour le Rotary, le nouvel accent mis sur la mesure de l'impact doit faire partie de nos pratiques.
« Pendant de nombreuses années, la Fondation Rotary a obtenu la meilleure note de Charity Navigator. Mais la norme d'excellence en matière d'impact social est en train de changer », note John Hewko, secrétaire général du Rotary International. « Les indicateurs de nos progrès ne sont pas seulement la santé financière, la responsabilité et la transparence. Ce sont aussi notre capacité à mesurer ce que nous faisons et à démontrer que nos efforts se traduisent par un impact concret, sur la base de résultats clairs. Pour accroître notre impact et récolter les fruits de notre travail, nous devons nous appuyer davantage sur les données. En documentant les indicateurs de nos actions caritatives, nous obtenons une image juste des résultats. Nous apprenons à renouveler et à étendre nos succès. Et nous pouvons parler de manière plus convaincante du bien que nous faisons. »
• Cet article est paru dans le numéro de mai 2021 du magazine Rotary.
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