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L’énergie solaire améliore l’accès aux soins

Texte :

De nombreux bébés naissent au centre de soins d’Alokpatsa, dans l’est du Ghana. Et pendant des années, beaucoup sont nés dans l’obscurité. 

« Nous n’avions pas l’électricité. Nous n’avions que des lampes et des bougies », raconte Nelson Addy, ancien chef d’équipe du centre dans la région d’Oti. « Lorsqu’une femme qui accouchait avait une déchirure et que nous voulions la suturer, nous avions beaucoup de mal. Nous devions nous fatiguer les yeux avec la lumière de notre téléphone pour faire la suture. »

Tout a changé lorsque le Rotary club d’Accra-Spintex (Ghana) a installé un nouveau système à énergie solaire. L’action comprenait un recâblage complet et, surtout, de nombreuses lampes. 

  1. En 2021, le Rotary club d’Accra-Spintex a installé un nouveau système à énergie solaire dans le centre de soins d’Alokpatsa, dans l’est du Ghana. Pendant des années, de nombreux bébés y sont nés à la lumière de bougies et des téléphones portables en raison du manque de fiabilité de l’alimentation électrique.

    Avec l’aimable autorisation de Nortse Amarteifio

  2. En 2021, le Rotary club d’Accra-Spintex a installé un nouveau système à énergie solaire dans le centre de soins d’Alokpatsa, dans l’est du Ghana. Pendant des années, de nombreux bébés y sont nés à la lumière de bougies et des téléphones portables en raison du manque de fiabilité de l’alimentation électrique.

    Avec l’aimable autorisation de Nortse Amarteifio

  3. En 2021, le Rotary club d’Accra-Spintex a installé un nouveau système à énergie solaire dans le centre de soins d’Alokpatsa, dans l’est du Ghana. Pendant des années, de nombreux bébés y sont nés à la lumière de bougies et des téléphones portables en raison du manque de fiabilité de l’alimentation électrique.

    Avec l’aimable autorisation de Nortse Amarteifio

« Dans le service de chirurgie, nous nous sommes assurés qu’ils n’auraient pas besoin d’utiliser des lampes [de téléphone] », explique Nortse Amarteifio, président du club Accra-Spintex, dont l’entreprise solaire a fourni la main-d’œuvre et certains matériaux pour l’installation, d’une valeur de 21 000 dollars. « Nous avons également installé des lampadaires solaires tout autour de l’enceinte et dans la rue devant l’hôpital. »

L’une des premières femmes à avoir accouché après l’installation a été tellement ravie des améliorations qu’elle a donné le prénom « Solar » à l’un de ses enfants. « J’ai eu l’impression que la nature avait tout prévu pour que l’enfant voie la première lumière installée à Alokpatsa », explique-t-il.  

Solutions solaires

L’énergie solaire alimentait auparavant le centre de soin d’Alokpatsa, mais ce système ne fonctionnait plus. Les employés de la clinique se sont donc réjouis de son retour. Cette installation est l’une des nombreuses actions du Rotary utilisant l’énergie solaire pour améliorer l’accès aux soins dans le monde. Au cours des douze dernières années, des Rotary clubs ont installé des systèmes solaires dans des centres de soins au Népal, en Haïti, au Pakistan, au Mexique, en Arménie, en Inde et dans de nombreux pays d’Afrique — et il reste encore beaucoup à faire. Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé l’Organisation mondiale de la Santé datant de 2023, on estime qu’un milliard de personnes dans les pays à faible revenu sont desservies par des centres de soins qui ne disposent pas d’une électricité fiable ou qui n’ont pas d’électricité du tout. En Afrique subsaharienne, seule la moitié des hôpitaux disposent d’une électricité fiable. Les conditions météorologiques extrêmes, souvent liées au changement climatique, exacerbent le problème, augmentent les coûts de l’énergie et endommagent les réseaux électriques. 

« Les établissements de santé hors réseau doivent avoir accès à des solutions énergétiques propres et fiables », déclare Luciana Mermet, qui travaille pour le Programme des Nations unies pour le développement en tant que responsable de l’équipe Partenariat et systèmes de santé du Fonds mondial, groupe VIH et santé. « Et nous ne parlons pas seulement de solutions pour les zones rurales. Les zones urbaines peuvent également avoir des réseaux électriques peu fiables. Si l’accès à l’énergie n’est pas abordable et durable, on se retrouvera dans des situations où les accouchements se feront à la lueur des bougies ou dans l’impossibilité de réfrigérer des produits sanitaires nécessaires pour dispenser les soins. »

Des membres du Rotary en Ouganda, dont (de gauche à droite) Joseph Ssuuna, Joseph Ssengooba et Charlotte Atukunda, ont monté une action solaire dans un centre de soins rural.

Avec l’aimable autorisation d’Annie Ninyesiga

Selon le rapport de l’OMS, les femmes qui accouchent dans les zones rurales sont parmi les plus touchées par ces insuffisances. C’est ce problème qui a poussé Annie Ninyesiga, présidente du Rotary club de Bwebajja (Ouganda), à faire installer un système solaire dans un centre de soins rural de son pays. Son club a obtenu une subvention mondiale de la Fondation Rotary  en partenariat avec le Rotary club d’Aarau (Suisse) pour financer cette action dans le domaine de la santé maternelle et infantile d’une valeur de 76 000 dollars, qui a également permis de fournir du matériel médical et une ambulance, et de former des agents de santé, des membres d’équipes de santé locales et des accoucheuses traditionnelles.

« Ce centre dessert une population très importante dans des zones difficiles d’accès, explique Mme Ninyesiga. Nous avons pensé qu’il était important que les gens aient accès, au moins, à un soutien de base en matière de santé maternelle et infantile. » Elle ajoute que l’énergie solaire est supérieure au réseau hydroélectrique de la région. « L’énergie hydroélectrique n’est pas fiable. Elle s’allume et s’éteint, dit-elle. Parfois, elle ne peut même pas charger un téléphone portable, ou fournit de la lumière mais ne peut faire fonctionner aucun équipement. »

Non seulement les panneaux solaires maintiennent l’éclairage et le fonctionnement des équipements, mais ils réduisent les factures d’électricité et les besoins en générateurs alimentés par de l’essence coûteuse et nocive pour le climat. Les établissements de santé disposent alors de plus de fonds pour les soins aux patients. En installant un système d’énergie solaire à l’hôpital Bienfaisance de Pignon (Haïti), une action du Rotary a ainsi permis de réduire de manière significative les frais d’essence mensuels de l’hôpital, qui s’élevaient à 4 000 dollars.

Même dans les régions où les centres de soins sont peu nombreux ou inexistants, l’énergie solaire peut apporter des soins de santé à la population d’une manière très concrète. Quelques panneaux solaires peuvent permettre à un médecin de transformer une camionnette ou une remorque en clinique mobile pour desservir des zones reculées.

Révolutionner le stockage des vaccins

L’énergie solaire révolutionne également le stockage des vaccins. De nombreux vaccins doivent en effet être conservés à des températures comprises entre 2°C et 8°C. Le vaccin oral contre la polio peut être conservé à cette température pendant six mois. Dans les régions où l’électricité est limitée ou inexistante, ou dans celles où les coupures de courant sont fréquentes, les réfrigérateurs à vaccins sont souvent alimentés par du kérosène. Ils ne peuvent fonctionner que s’il y a du carburant disponible, et il peut donc y avoir des périodes pendant lesquelles aucun vaccin ne peut être stocké. De plus, ce type de réfrigérateur offre souvent un refroidissement inégal, ce qui altère les vaccins qu’il contient. 

En chiffres

  1. 675 millions

    Personnes vivant sans électricité dans le monde 

  2. 57 000

    Km2 de panneaux solaires seraient nécessaires pour alimenter les États-Unis 

  3. 33 %

    Part de l’électricité solaire mondiale produite en Chine

« Il arrive que le réfrigérateur ne fonctionne pas parfaitement — le contrôle est irrégulier », explique Souleymane Kone, chef d’équipe du Programme essentiel de vaccination de l’OMS. « Pendant la nuit, la température peut descendre jusqu’à -1°C, et pendant la journée, elle augmente, exposant le vaccin à une chaleur excessive. »

En 2015, Gavi, l’Alliance du vaccin, l’un des partenaires du Rotary dans l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio (IMEP), a constaté que jusqu’à 90 % des établissements de santé de certains pays étaient équipés de réfrigérateurs anciens, obsolètes ou en panne. Depuis lors, Gavi, l’UNICEF (un autre partenaire de l’IMEP) et d’autres ONG se sont concentrés sur la transition vers des réfrigérateurs solaires à entraînement direct. Introduits pour la première fois en 2010, ces réfrigérateurs sont alimentés directement par le soleil, sans utiliser de batteries. L’énergie solaire gèle l’eau ou une autre substance congelable pour créer une « banque de glace » à l’intérieur de l’appareil qui maintient la bonne température après le coucher du soleil. D’un coût d’environ 4 000 dollars, ce réfrigérateur peut conserver les vaccins au froid pendant au moins trois jours sans que le soleil ne brille. 

« Il est essentiel pour nous, surtout lorsqu’il s’agit d’augmenter la couverture des vaccinations de routine, de disposer d’une capacité suffisante de stockage de la chaîne du froid à tous les niveaux, y compris dans les zones reculées, y compris dans les endroits où il y a de fréquentes fluctuations de courant », explique Anahitta Shirzad, spécialiste de la santé au sein du programme de la chaîne d’approvisionnement en vaccins de l’UNICEF.  

« Les réfrigérateurs solaires à entraînement direct sont très, très pratiques, explique Mme Shirzad. Ils nous ont aidés à atteindre les personnes isolées. Nous nous occupons du dernier kilomètre. » 

La technologie de l’entraînement solaire direct fonctionne mieux avec des moteurs tels que ceux utilisés dans les ventilateurs ou les pompes, tandis que de nombreuses installations qui alimentent des bâtiments entiers utilisent des batteries solaires pour stocker l’énergie excédentaire. À Alokpatsa, l’installation solaire du Rotary permet de faire fonctionner une pompe à eau, un stérilisateur et un réfrigérateur qui stocke les vaccins pour deux autres établissements de la région. Elle alimente également un équipement plus modeste, mais toujours bienvenu : un fer à repasser.  

« Lorsque les lumières sont apparues, j’ai pu repasser mon uniforme, raconte M. Addy. Tout le monde dans la communauté me voyait désormais comme un professionnel. Je me suis senti si heureux. Je ne sais même pas comment exprimer ce bonheur. »

Article tiré du numéro de juin 2024 du magazine Rotary.

L’Amicale d’action Développement durable peut aider les Rotary clubs à trouver des solutions en matière d’énergie solaire et des moyens de s’impliquer.